2015/11/03 LPP A l’assaut de la Grande Jeanne !

Le 03/11/2015

Dans Archives des randos Les Pas Pressés 2015 à 2017

CHRONIQUE D’UN « PAS PRESSE »…

03/11/2015

Les « Pas Pressés » à l’assaut de la Grande Jeanne !

  (LPP) 2015.11.03 SEMNOZ LA GRANDE JEANNE (lien photos)

(LPP) 2015.11.03 LA GRANDE-JEANNE (Photos Edmond)

 

J'y vas-t’y, j'y vas-t'y pas ? Ainsi se posait la question, en cette grise et plutôt humide fin de matinée, de savoir si notre sortie pourrait avoir lieu… Finalement, sur le parking d’Aléry à 13 h, cinq véhicules étaient nécessaires pour acheminer ce groupe sympathique d’amateurs de « petits pas ». S’étaient joints aux familiers, pour notre plaisir, quelques marcheurs « convalescents » habitués à d’autres rythmes…

Trajet d’approche court, puisque le parking de la Tambourne, au pied de la Grande Jeanne, sera notre point de chute. Et avec bonheur car, de capricieuse au départ, dame météo devait s’avérer progressivement plus clémente, à notre grande satisfaction.

Le programme d’aujourd’hui a été chamboulé : pourquoi ? Une reconnaissance du circuit, récemment réactualisé, des Gorges du Fier, initialement prévu, avec son parcours plutôt accidenté, nous fit préférer de le réserver pour plus tard, en belle saison, en sortie à la journée, le repas pouvant se prévoir soit aux abords des gorges, soit à Montrottier, tout proche.

Nos vingt-quatre randonneurs parés, attaquaient donc le bon sentier panoramique, balisé « bleu », ascendant, mais de pente régulière, qui nous amène de la cote 540, à celle de 871 m. Ben, gravir une telle dénivelée ne nous était pas arrivé depuis pas mal de temps ! N’était-ce pas un peu présomptueux comme proposition ?

Avec un départ un peu laborieux pour certains d’entre nous, un rythme adapté permit cependant à tous nos marcheurs, d’accéder au belvédère sommital sans trop de bobos, le soleil, bien que timide, daignant enfin nous éclairer le paysage. Ce superbe point de vue vers l’ouest, contribua, je pense, à faire oublier les efforts déployés… D’autant plus que l’amas de feuilles mortes récemment tombées sur le sentier, dissimulait les racines d’arbres affleurant le sol, ou les cailloux glissants, rendant ainsi la marche hésitante.

Bienvenue donc fut cette pause méritée : joyeuse halte réparatrice, qui prenait fin avec la rituelle photo du groupe.

Puis demi-tour, direction nord-est, sentier dissimulé sous un épais tapis de feuilles sèches. L’abandon du balisage bleu pour d’autres sentiers sans doute plus accidentés, fit que la longue descente fut plus laborieuse ! Mais la bonne humeur restait présente…

Ces nombreux houx rencontrés par endroits furent l’occasion d’attiser quelques coquins commentaires ! Pourquoi, diable, n’avaient-ils pas les boules ? Et puis, ces boules : poussaient-elles sur un arbuste mâle, ou femelle ? Et à quoi le distinguer ? La question, après de vains conciliabules fournis, devait rester des plus évasives…

Renseignements pris, par la suite, la réponse apportée est la suivante :

De son nom botanique Ilex aquifolium, le houx est un arbuste à croissance lente, généralement haut de 4 à 6 mètres, qui peut vivre jusqu’à 300 ans. Ses fruits, « boules » rouge ou orange, toxiques pour l’homme, n’apparaissent que sur les pieds « femelle ». Sa fécondation s’opère par la proximité d’un pied mâle. Cependant, il arrive qu’on trouve des individus « monoïques » : fleurs mâle et femelle sur le même pied, exception qui devrait concilier les avis contradictoires ! Le houx peut se multiplier par bouturage, en procédant comme suit, mais il faut s’armer de patience ! En été, couper de jeunes rameaux d’une quinzaine de cm de long ; supprimer quelques feuilles à chaque extrémité et tremper la bouture dans de la poudre d’hormone. Puis la planter dans un mélange composé à part égale, de tourbe et de sable et recouvrir d’un film plastique transparent tout l’hiver, en maintenant une température de 5 à 7 degrés. Pas question de récolter des boules pour la déco de Noël 2016 ! Fermons alors cette longue parenthèse…

Avec une luminosité déclinante, l’heure avançant (au diable ce nouvel horaire !), on arrive enfin au parc animalier. Les daims présents, à leur regard interrogateur, s’étonnent sans doute de nous voir les aborder les mains vides…

Derniers lacets descendants, raides par endroits car on se retrouve alors sur le circuit balisé « rouge », puis le clocher de la Visitation se devine au travers des grands arbres : nos voitures ne sont plus très loin !

Le réconfortant petit goûter distribué sur le parking, clôturera joyeusement notre balade forestière, la tombée de la nuit n’étant plus très éloignée à présent.

Etant donné le court trajet d’approche, il a été convenu d’un commun accord, qu’une participation de chacun de 1 euro servira à « gonfler » la cagnotte des Pas Pressés, celle-ci servant plus particulièrement à pourvoir les goûters. A ce jour, sa gestion en est assurée provisoirement par moi-même (E. P.) ; chacun peut se renseigner sur son contenu, apporter éventuellement des remarques.

La prochaine sortie prévue à la « Réserve du Bout du Lac », le jeudi 19 novembre, sera beaucoup plus facile, et bien sûr, nous comptons sur votre active présence.

Pour ceux d’entre-vous qui seraient intéressés, voici l’historique des lieux parcourus aujourd’hui.

Cette partie de forêt dénommée « le Crêt du Maure », couvre 150 ha, et dépend de la forêt communale d’Annecy, d’une étendue totale de 418 ha. Cet espace n’a pas toujours existé sous cet aspect…

De 1815 à 1841, ce qui pouvait être encore boisé, est défriché en vue de pâturages. Tant que subsistait l’humus forestier, les récoltes furent satisfaisantes. Mais, vite épuisé, le sol devint improductif, et un désert de rocailles et broussailles remplaça, hélas, les cultures.

Dès l’annexion de la Savoie, la ville d’Annecy entreprit des travaux de reboisement qui durèrent jusqu’en 1877. Pour ce faire, une pépinière fut créée dans la clairière de la « Jeanne ». On utilisa 1 368 400 plants et 979 kg de graines.

Les essences choisies furent le pin (sylvestre, noir d’Autriche, laricio de Corse), l’épicéa, le mélèze, le hêtre, l’érable sycomore, le robinier, le châtaignier.

Dès 1890, Ernest GUINIER, Inspecteur des Eaux et Forêts à Annecy, père de Philibert, ancien directeur de l’Ecole Nationale de cette institution, fit tracer le réseau actuel des sentiers, avec de nombreux belvédères, prévoyant que cet espace boisé serait une forêt-parc.

Voilà pourquoi, aujourd’hui, on peut s’oxygéner, se défouler, en parcourant agréablement ces nombreux sentiers forestiers, balisés, pour notre grand plaisir, à deux pas de la cité.

A bientôt.

EP/vm

Quelques photos : 2015.11.03 SEMNOZ LA GRANDE JEANNE

 

Grande jeanne

 

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