2017.05.23 LPP La Féclaz - Revard

Le 05/06/2017

Dans Archives des randos Les Pas Pressés 2015 à 2017

CHRONIQUE D’UN « PAS PRESSE »…

Sortie du 23/05/2017

La Féclaz – Revard

(Photos Edmond) (LPP) 2017.05.23 LA FECLAZ

(Photos Viviane)  (LPP) 2017.05.23 LA FECLAZ

 

Rando telle que planifiée, vingt-neuf partants au départ pour 9 h : il est regrettable que toutes les inscriptions ne nous soient pas parvenues avant 10 h 30 lors de la séance d’inscription d’hier, lundi !

Donc il nous faut six véhicules pour le trajet en covoiturage, pour un parcours aller proche de 45 km. Pont-de-Banges, Lescheraines, col de Plimpalais et point de chute à la station de la Féclaz, parking supérieur, alt. 1339 m.

Météo très favorable pour cette sortie en moyenne altitude, température exceptionnellement élevée en cette fin mai. Le parcours se déroulant en majeure partie en forêt, sera apprécié surtout après-midi. Itinéraire de type « montagne russe » par bon sentier, bien accepté par l’ensemble des marcheurs, au rythme « pas pressé » ça va de soi !

- Au marais de Pertuiset, bel espace fleuri avec cette profusion de boutons d’or. Renoncule rampante faisant partie de la famille des renonculacées, elle est toxique à l’état cru.

En aparté (pour vous mesdames…) : dans le langage des fleurs, la renoncule signifie : « Tu es radieuse et charmante », « Tu es éblouissante », « Vous êtes brillante et attrayante »…

Par endroits s’y mêlent aussi des trolles, dont la fleur diffère du bouton d’or par sa forme globuleuse. Légèrement vénéneuse elle-aussi, son rhizome est toxique. C’est une plante des prairies humides ou bois clairs qui pousse entre 500 et 2500 m. Sa particularité : elle est pollinisée par une mouche : celle-ci pont ses œufs, qui se développent au détriment des graines dévorées par les larves.

0o0

- Vers midi, nous voici arrivés au Pas du Rebollion. Face à nous, au loin, au-dessus de l’impressionnante falaise, se découpe, silhouette hardie, le belvédère du Mont-Revard.

Obliquant vers l’est, il nous faut s’apprêter à gravir la forte rampe, en fait la seule difficulté de notre chemin, qui nous amène à l’intersection avec la route, qu’on suivait en partie, en parallèle.

Gémissements ici inopportuns devant l’effort, la proche perspective du casse-croûte est à ce prix ! Traversée ascendante d’alpages et la halte s’impose au lieudit « Les Fermes ». Cela tombe bien : l’emmontagnée n’a pas encore eu lieu, et nous pouvons nous installer à notre guise près des étables, sur ce point de vue panoramique à 1450 m d’altitude.

A nos pieds, au-delà de la ville d’Aix-les-Bains : le lac du Bourget qu’on domine sur toute l’étendue de sa longueur de 18 km.

A l’ouest, le surplombe, face à nous, la Dent du Chat et le Molard Noir (1452 m) qu’on a découvert le 12 octobre 2016 ; plus au nord : le Grand Colombier, et plus près de nous la Chambotte. Tout proche, le belvédère du Mont-Revard, à 1538 m. A l’est, le Colombier d’Aillon que prolongent vers le sud le Mont Margériaz, et sa longe falaise minérale.

0o0

Nous sommes ici, aujourd’hui sur le site de Savoie Grand Revard, qui regroupe trois stations. Sur les communes du Montcel et Trevignin :

- Le Mont-Revard, qui culmine à 1562 m au Trou de l’Angle Est. Il est distant de 20 km d’Aix par la D 913, dite route du Revard. De 1892 à 1937, un chemin de fer à crémaillère reliait la ville thermale au belvédère, créé par la municipalité dans le but d’emmener les nombreux curistes désireux de découvrir le superbe site panoramique au bout d’une heure et demie, sur dix kilomètres de voie ferrée. Cette desserte pris fin en 1935 avec l’arrivée du téléphérique. Prouesse de technologie pour l’époque : un câble de 58 mm de diamètre, d’une seule portée longue de 1650 m sans pylône, vu la configuration du site, pour une dénivelée de 845 m. Il permettait de relier en sept minutes le belvédère depuis le départ à la gare de Mouxy. Il cessa de fonctionner lui-aussi en 1968, et fut démantelé en 1975.

  • Le propos qui suit n’engage que moi : « Je ne connais pas les raisons exactes de l’abandon de cet équipement touristique. Mais on en a un exemple tout près de chez nous. Je m’étonne toujours avec amertume, du fait de ce qu’ont construit de manière réfléchie nos anciens, ne puisse aujourd’hui faire l’objet d’une maintenance et d’une exploitation, quitte à envisager une participation, raisonnable s’entend, des deniers publics. Car pourquoi se résigner à vouloir priver ce grand nombre de personnes physiquement ou matériellement défavorisées, de ces merveilleux panoramas d’altitude accessibles, avec des moyens de locomotion non polluants, représentant de plus un attrait touristique indéniable ? Des considérations d’ordre écologiques (c’est la mode…) ou des intérêts privés ne devraient pas être un obstacle à la mise en valeur de ce qui fait partie de notre patrimoine. Abandon éminemment regrettable, de mon point de vue s’entend ».

0o0

- Revenons à la Féclaz : occupant un plateau à une altitude moyenne de 1350 m (entre 1319 et 1525 m), cette station accueille la pratique du ski nordique principalement. Elle se situe sur la commune baujue des Déserts, entre le Revard au nord, et le Nivolet au sud, zone géographiquement comprise entre Aix et Chambéry. On y accède de préférence par le col de Plimpalais. Outre les activités hivernales, la station propose un centre d’équitation, un parc-aventures, de nombreux chemins de randonnée pédestre et pistes de V.T.T.

- Saint-François-de-Sales : petite commune de 160 habitants, alors qu’elle en comptait 936 en 1848 ! Elle se situe au sud du Revard. Les communes limitrophes sont : le Noyer au sud-est, les Déserts au sud-ouest, Saint-Offenge à l’ouest, et Arith au nord-est. Elle s’étale à une altitude variant de 697 m à 1432 m, et est donc intégrée au site Savoie Grand Revard. Nous y avons randonné le 28 juin 2016, avec la montée à la Croix des Bergers.

- L’ensemble du domaine forme le plus grand de France pour la pratique du ski nordique. Avec 150 km de pistes balisées, en majeure partie en forêt, on le surnomme « Le Petit Canada ».

- Retour aux Fermes : le casse-croûte « panoramique » terminé, ma curiosité a été récompensée par la présence furtive de cette famille d’hermines qui s’ébattait près du petit chalet attenant. Pas facile de fixer sur l’objectif ces graciles petits mammifères farouches, d’une agilité surprenante : du beau spectacle-nature, favorisé par la chance.

- L’hermine : animal de la famille des mustélidés, mesure entre 22 et 32 cm plus la queue de 8 à 12 cm. Son pelage entièrement blanc en hiver, à l’exception de l’extrémité de sa queue qui reste noire, devient l’été, brun dessus, blanchâtre dessous. Elle peut peser jusqu’à 440 grammes. Carnivore, elle se nourrit essentiellement de petits rongeurs, accessoirement de lapins, grenouilles, …  Active principalement la nuit, elle aime vivre près des chalets d’alpage sachant qu’elle peut éventuellement y trouver de la nourriture. Sa fourrure, prisée, était jadis très recherchée.

- Retour de sieste de l’ami Jean : il est temps de repartir sac au dos et reprendre le trajet du matin en sens inverse, appréciant avec l’entrée en forêt, la fraîcheur à cette heure chaude.

Spectacle désolant arrivés au Pas du Rebollion : on remarque les nombreux épicéas desséchés, dépérissant suite aux attaques du bostryche. Cet insecte de 5 mm de long, de couleur brun foncé pour l’adulte, pond sous l’écorce et ne laisse aucune trace de galerie dans le bois. On peut recenser entre 60 000 et 80 000 insectes par arbre infesté. L’intense activité de forage des larves interrompt le flux de la sève, provoquant la mort de l’arbre. Il n’existe actuellement aucune parade chimique : il faut abattre, écorcer sur place et évacuer rapidement les bois atteints. La solution : repeupler la forêt avec des espèces de feuilles adaptées à nos contrées : hêtre, …

- Se présente à nouveau l’espace lumineux des boutons d’or aperçu ce matin : notre parking n’est plus très loin !

L’imposante falaise du Margériaz devant nous, c’est avec plaisir qu’on va faire honneur au succulent gâteau de Savoie, œuvre de notre dévouée pâtissière revenue. Merci Anne-Marie et Gérard.

Prochaine sortie : pique-nique à Lescheraines.

EP/vm

 

2017 CHRONIQUES