2017.10.18 LPP Le Salève par la Croisette

Le 11/11/2017

Dans Archives des randos Les Pas Pressés 2015 à 2017

CHRONIQUE D’UN « PAS PRESSE »…

Sortie du mercredi 18 octobre 2017

Le Salève Sappey Croisette

Photos Edmond (LPP) 2017.10.18 LE SALEVE

 

Direction Cruseilles pour ces quatre voitures qui prennent la route en cette matinée ensoleillée, laissant espérer une nouvelle belle randonnée automnale, au Salève cette fois-ci.

Le Sappey, D 215, la Croisette : là sera le parking.

A l’altitude de 1200 m, ce petit village-station est le plus haut de la commune de la Muraz, dont il dépend. En saison hivernale, il offre, en équipement de ski nordique, deux pistes de 10 et 14 km, ainsi que deux sentiers raquettes-piétons de 5 et 6 km.

Et nous voici partis sac au dos pour une progression dans l’alpage déjà roussi, en direction du nord. La Bouillette, les Crêts où paissent les vaches suisses au pelage brun clair, puis bien vite se présentera le GR « Balcon du Léman », sentier panoramique s’il en est. Superbe échappée vers l’Ouest, au-delà de Collonges-sous-Salève, vers la Montagne du Vuache, le défilé de l’Ecluse, plus loin les monts du Haut-Jura.

Montagne des Préalpes, le Mont Salève appartient géologiquement à la chaîne du Jura. Culminant à 1379 m au Grand Piton, il s’étend entre Etrembières au nord et Allonzier/Pont de la Caille, au sud. Au-dessous de l’immense plateau d’alpage, la forêt luxuriante se compose des essences de châtaignier, chêne, pin sylvestre, hêtre, épicéa, charme, érable.

On y rencontre le sanglier, blaireau (tasson), chevreuil et même le chamois. Le premier loup a été observé au printemps 2010 ; présence aussi du lynx.

Plusieurs gorges profondes entaillent la montagne, dont la Grande Varappe, laquelle a laissé son nom à la pratique de l’escalade. Le premier train au monde, crémaillère, électrique, circulera de 1892 à 1935 ; deux lignes furent créées. Et en 1932 entrera en service le téléphérique, reconstruit en 1983, avec sa gare supérieure à l’altitude de 1400 m, toujours en service aujourd’hui.

Que trouver de mieux que cette plateforme herbeuse parsemée de petits blocs rocheux pour notre halte casse-croûte au ras de la falaise vertigineuse ! A nos pieds s’étend, outre le sillon animé de l’A 40, l’imposante agglomération genevoise, que domine son spectaculaire jet d’eau de 140 m. La construction de celui-ci date de 1891 pour la première version alors d’une hauteur de… 30 m ! Et en 1951 aura lieu l’inauguration de l’équipement actuel. Entre deux bouchées, le regard curieux est attiré par l’incessante activité de l’aéroport de Cointrin d’où décollent à fréquence rapprochée les multiples cargos volants, en direction des monts du Jura, tout proches. Ballet attrayant au-dessous de nous.

Un fort vent frais du Sud va alors se lever : il nous faudra préférer écourter notre sieste d’altitude.

Etes-vous amateur de belle poésie ? Alors pour votre plaisir, délectez-vous de ces quelques lignes extraites d’un poème qu’écrivit Lamartine en 1825, contemplant ces lieux :

Source : Salève     Wikipédia – 5-1 du sommaire : le Salève dans la littérature

« Te souviens-tu du jour où gravissant la cime

Du Salève aux flancs azurés,

Dans un étroit sentier qui pend sur un abîme

Nous posions en tremblant nos pas mal assurés?

Tu marchais devant moi. Balancés par l'orage,

Les rameaux ondoyans du mélèze et du pin,

S'écartant à regret pour t'ouvrir un passage,

Secouaient sur ton front les larmes du matin ;

Un torrent sous tes pieds s'écroulant en poussière,

Traçait sur les rochers de verdâtres sillons,

Et, de sa blanche écume, où jouait la lumière,

Élevait jusqu'à nous les flottans tourbillons.

Un nuage grondait encore

Sur les confins des airs, à l'occident obscur,

Tandis qu'à l'orient le souffle de l'aurore

Découvrait à moitié d'un ciel limpide et pur,

Et dorait de ses feux la voile qui colore

Des vagues du Léman l'éblouissant azur !

Tout à coup sur un roc, dont tu foulais la cime,

Tu t'arrêtas : tes yeux s'abaissèrent sur moi ;

Tu me montrais du doigt les flots, les monts, l'abîme,

La nature et le ciel... et je ne vis que toi !...

Ton pied léger semblait s'élancer de sa base ;

Ton œil planait d'en haut sur ces sublimes bords ;

Ton sein, oppressé par l'extase,

Se soulevait sous ses transports,

Comme le flot captif qui, bouillant dans le vase,

S'enfle, frémit, s'élève et surmonte ses bords… »

Reprenons donc notre périple, d’abord en forêt où les hêtres sont pratiquement déjà démunis de leur feuillage coloré, puis à nouveau l’alpage en direction de l’imposante tour hérissée de paraboles de toutes dimensions, et nous voici à l’Observatoire.

Là on fera demi-tour pour emprunter le sentier de terre parallèle à la route, sur la gauche de celle-ci. Grange Gaby, grange Tournier, nous pouvons dès lors admirer le magnifique panorama sur le Mont Blanc, la chaîne des Alpes d’où quelques sommets enneigés se détachent.

Un peu en contrebas du parking s’offre à nous le site pittoresque des « Rochers de Faverges ».

http://rochsnake.centerblog.net/99-les-rochers-de-faverges-mont-saleve

En partie camouflé par une futaie de hauts pins, il se situe, à la cote 1260 m, en aval de la route D 410 arrivant de la Croisette, au Sud. Ce site est constitué d’un amalgame de gros blocs de grès modelés sans doute par les effets des intempéries dans le temps, formant des anfractuosités, des labyrinthes… D’une hauteur de deux jusqu’à sept mètres pour certains de ces rocs, c’est aussi un site de pratique de l’escalade pour amateurs novices. On se déplace relativement facilement d’un élément à l’autre en se glissant dans ces espaces ressemblant à de petites grottes, faisant le bonheur des enfants qui aiment jouer dans ces cavités « mystérieuses ».

Poursuite de la boucle par le bon chemin toujours panoramique sur les Alpes, par la Pile. Et l’on rejoint la route asphaltée peu avant la Bouillette d’où l’on est parti ce matin.

Ainsi se termine notre paisible circuit en cette lumineuse journée d’automne. Distance parcourue : environ 10 km, pour une dénivelée n’excédant pas 110 m.

Et bien sûr sera à nouveau appréciée, au terme, la moelleuse pâtisserie d’Anne-Marie.

La journée fut belle, l’ambiance chaleureuse : merci à tous.

N.B. Cette randonnée avait déjà été réalisée en juin 2015 : notre groupe se composait alors de 32 marcheurs, ce qui nous avait autorisé un trajet en autocar. Pour visionner les photos d’alors prises par Viviane, cliquez sur ce lien 2015.06.02 LE SALEVE.

EP/vm

 

 

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