2017.10.24 LPP "Entre Chéran et Albanais"

Le 11/11/2017

Dans Archives des randos Les Pas Pressés 2015 à 2017

CHRONIQUE D’UN « PAS PRESSE »…

Sortie du mercredi 24 octobre 2017

« Entre Chéran et Albanais »

 

Une météo annoncée la veille comme incertaine, ajoutée au fait qu’on avance dans la saison, pour ne pas prendre le risque de décevoir nos marcheurs, on optait pour une balade d’après-midi.

Bien nous en prit car c’est finalement sous un généreux soleil qu’à 13 h, vingt et un partants se présentaient à Sous-Aléry. Covoiturage direction Héry-sur-Alby avec comme objectif la randonnée répertoriée "Entre Chéran et Albanais" proposée par l’Office de Tourisme de l’Albanais, justement.

Suite à une reconnaissance de l’itinéraire effectuée quelques temps auparavant, une variante apportée dans le parcours décrit devait s’avérer judicieuse, pour un début de trajet mieux adapté au rythme LPP.

Ainsi, le point haut de la balade (700 m) atteint en douceur, le plateau offrait un point de vue central circulaire sur l’Albanais, les Bauges, le Semnoz tout proche limitant le regard vers l’Est.

Descente ensuite par un chemin bien marqué à travers les pâturages pour rejoindre la D 53 au col du Goléron. La quittant aussitôt, s’en suivait la montée raide vers le chef-lieu de Chainaz-les-Frasses.

Près du bassin, nous rejoignaient quelques cavaliers, habitués à cette halte permettant à leurs montures, de se désaltérer.

Ce lieu tire son nom de « chênaie » : colline plantée de chênes, arbre qu’on trouve en abondance sur ce territoire, et « frênaie » : endroit planté de frênes. Le chef-lieu, ici situé à 671 m, l’altitude de la commune varie de 420 à 725 m. On dénombre 645 habitants (211 en 1975).

L’église a été construite à l’emplacement des ruines de la chapelle du château de Fésigny, monument qu’on verra plus loin.

Ici vit Fernand TAVERNIER, ancien instituteur qui est à l’origine de la création du groupe de patoisants renommé : "Les Balouriens de Chainaz". Chaque année, il compose et joue une nouvelle pièce de théâtre très prisée par les amateurs de patois, qui donne lieu à une quinzaine de représentations dans toute la région de l’Albanais, Bauges, et au-delà. Il contribue ainsi à la sauvegarde et la promotion de ce langage franco-provençal très imagé.

A ce point de notre balade, on abandonne la version du circuit intégral pour ménager nos vieilles guiboles déjà bien sollicitées. Le sentier de terre en variante, toujours balisé, nous emmène vers l’Est à travers la verte campagne. L’occasion nous est ainsi donnée d’apercevoir à terre quelques « croisons », d’ordinaire très succulentes, hélas l’épandeur à fumier est passé par là…

Croison de Boussy : petite pomme à cidre par excellence ; chair blanche, sucrée, juteuse, agréablement parfumée, croquante, peu acidulée, elle est aussi appréciée en bouche. On raconte qu’à l’origine de sa culture dans notre terroir, ce serait un grognard de Napoléon qui l’aurait rapportée de Russie, dans son village de Boussy. La fleur de ce pommier, très prolifique, est résistante aux intempéries de printemps. Personnellement, je me régale en croquant cette pomme qui désaltère, oui mais aujourd’hui… pas de chance !

Hélas il faut bien se rendre à l’évidence : dans nos campagnes actuelles, quantité d’arbres fruitiers dépérissent : négligence ? Aujourd’hui nos méthodes agricoles, nos coutumes, ayant subi de profondes mutations, qu’à certains aspects on peut regretter, la culture de cet arbre, entre autres, est en déclin partout. On ne boit plus de cidre, boisson par excellence de nos ainés, donc la pomme n’est plus une priorité. Alors, faute de soins, le gui et autres parasites aidant, ces arbres de plein vent, resplendissants à leur abondante floraison, colorés à leur fructification d’automne, périclitent inexorablement. Des associations telles que « Croësons et carmaniules, PRES VERGE », ou « LES CROQUEURS de pommes » essaient de remettre en valeur ce qui faisait jadis partie du patrimoine local, mais la tâche est ardue… et la finalité bien compromise !

Au loin apparait la pointe effilée du toit du château : bien vite nous rejoignons le chemin qui nous arrive de la droite, lequel nous aurions pu emprunter pour une sortie à la journée.

A 660 m, nous voici au petit hameau de Fésigny auquel le château a donné son nom.

Maison forte de Fésigny

Une halte s’impose au pied de cette maison forte où deux belles échauguettes aux angles ouest rehaussent l’imposante muraille soigneusement construite en blocs de molasse bien restaurée.

Un heureux hasard fit qu’à notre passage, la présence de l’actuel propriétaire permit de satisfaire notre curiosité en ouvrant gracieusement le portail de ce monument privé. Médecin en retraite, il en fit l’acquisition il y a seize ans, et en finança la restauration réussie, avec ses propres deniers. L’entrée franchie, on remarque une coquette chapelle face à la façade ouest, construite en 1988, décorée, dont l’accès nous est autorisé. Dans le prolongement Est, une habitation moderne y a été édifiée, bien intégrée, donnant ainsi une seconde vie à cette maison forte.

Les sires de Fésigny, vassaux des Comtes de Genève, puis de la Maison de Savoie furent les propriétaires durant 500 ans.

Anecdote : en 1464, Guy de Fésigny, président du conseil Ducal, est chargé d’une mission : il doit arrêter son voisin Jacques de Montmayeur, qui a offensé le Duc : il s’était rendu coupable de critiques envers la duchesse de Savoie. Or après maintes péripéties, c’est lui qui sera décapité ! A l’époque on ne badinait pas !

Cette halte historique terminée, une forte rampe descendante nous ramène à la D 53 près du col franchi tout à l’heure.

Bifurquant sur le hameau du Bocquerat, nous voici à nouveau sur la commune d’Héry, dont on rejoindra alors le chef-lieu 3 km plus loin. Puis il nous faut nous coltiner le chemin pierreux, pentu, avant de retrouver un parcours mi-forêt, mi-prairie. Plutôt surprenant ici : un petit troupeau de belles encornées à la robe acajou, caractéristique de la race « Salers », batifolent près de leur abreuvoir mobile.

Quelque peu détrempée et glissante cette dernière partie du parcours parallèle au ruisseau, auquel les averses de l’avant-veille n’ont contribué qu’à la formation de gouilles stagnantes. Dernier panorama sur les Bauges avant la jonction avec la D 3 arrivant de Cusy ; traversée du village par le Sud, et voilà le circuit bouclé. Nous aurons ainsi parcouru sans trop de difficulté, quelques 11 km pour une variation d’altitude de 110 m.

Avec son chef-lieu situé à 623 m, la commune d’Héry-sur-Alby s’étale de 398 à 702 m, le Chéran la borde sur sa partie inférieure. Invraisemblance de la politique : bien qu’elle soit à présent intégrée au canton de Rumilly (Alby auparavant), elle appartient désormais à l’intercommunalité du Grand Annecy. On y dénombrait 893 habitants au recensement de 2014, 340 en 1968 – 1975 ! Actuellement propriété de la communauté de communes du pays d’Alby, Moulin Janin, en bordure de la rivière, a cessé son activité dans les années 1950. Situé dans un méandre, il n’est accessible que par cette rive gauche. Bien que desservi par une petite route asphaltée, ce site pourrait faire l’objet d’une courte balade de début ou fin de saison, pied au sec, le Chéran formant à lui seul déjà une attraction.

La massive table de ping-pong installée là sur le parking, trouvera une autre fonction en servant de support à la découpe des succulentes pâtisseries confectionnées par nos amis Guy et Monique, Simone et René.

Ainsi se terminera cette agréable sortie en campagne, dans la bonne humeur.

- Accord de l’ensemble des marcheurs présents pour fixer au mardi 28 novembre la date de notre repas de fin de saison à "L'AUBERGE DU CLOCHER" à Saint-Félix. Alors, ébruitez sans restriction ce message à tous les adhérents, marcheurs ou non.

- Pas de sortie mardi 31 octobre, veille de Toussaint.

EP/vm

 

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